962-63. Le 11emeREGIMENT du GENIE SAHARIEN. REGGANE-VILLE Sahara.
Je rejoins le 11e R.G.S en juillet 1962, après une semaine de convoi
routier, venant du nord algérien d'ou je quittai un régiment dissous
dans le district de COLOMB-BECHAR. L`installation et
l'organisation de mon nouveau régiment me parurent être de 1er
ordre. Nous étions situes a environ 10kms de la grande base
militaire de REGGANE-PLATEAU, site haut perché ou les autres unités
étaient installées, l'ensemble représentant 3000 à 4000 hommes
appartenant= au 620 et 621 g.a.s, et 4emec.s.p.i.m.a. Ceci
impliquant la nécessite d'avoir à disposition d'importants moyens de
toutes sortes, les Breguet et Nord Atlas pourvoyant chaque jour au
ravitaillement de cette ville en plein désert. Cette
concentration d'hommes (et femmes) permit également entre autre
d'organiser un championnat de foot.inter-régiments, les dimanches
matin, auquel j'eu le plaisir de participer.
Nous avions comme voisins à REGGANE-VILLE la LEGION ETRANGERE forte
d'environ un bataillon, ainsi que le village des autochtones qui
travaillaient pour nous= quelques dizaines d'hommes, qui effectuaient
les taches diverses et élémentaires de la vie courante=nettoyage,
approvisionnement interne de nos compagnies, aide aux cuisines,
etc... Également à proximité, des civils cantonnent
dans de petites maisons préfabriquées regroupées. Ils dépendaient et
participaient de la vie de cette base aux besoins multiples en tous
genres, et équivalents à une ville de cette importance.
le 11. Avait également encore a cette époque 2 détachements (je n'en
connu pas l'importance) à AVRIL et HAMMOUDIà, qui se trouvaient être à
proximité des emplacements stratégiques ou eurent lieu des tirs
nucléaires. Leurs distances de la base se situait a environ
3heures de convoi, ce que je fus amène à faire une a deux fois, en tant
que radio syr jeep d'accompagnement.
La vie au 11. À cette époque correspondait à mon sens, à la routine
d'une fin d'activité assez proche, sans que nous en ressentions déjà
les prémices.
Notre activité journalière, de 7h a 13h se trouvait être contenue entre
l'entretien du matériel et divers transport vers et pour la grande
base. L'après midi étant consacrée, chaleur oblige, de 13h à 17h
à la sieste, et à la piscine, la notre, qui se trouvait être un peu à
l'écart de nos quartiers.
Étant responsable adjoint du service transmissions, je devais chaque
jour à heure fixe assurer une liaison radio avec la base du sud
saharien de TAMANRASSET, en graphie ou phonie selon les jours...et
assurer à la demande de nos autorités des liaisons avec la grande base
pour notre vie de tous les jours.
J'étais également responsable "cinéma", le soir en plein air, et pour
ce faire, je devais fois par semaine aller chercher le ou les films
disponibles, toujours a la grande base. Je disposai pour cela sur
simple demande téléphonique, d'un chauffeur avec véhicule command.car.
Nous invitions nos voisins légionnaires, qui arrivaient avec sièges et
packs de bière. Les films que je percevais passaient dans toutes
les unités en ALGERIE. J'ai ainsi pu voir 3 fois le même film en 8
mois, dont 1 fois a ALGER en retour de permission.
Ce fut début 1963 une époque préparatoire au départ. Nous entendions
parler par nos officiers d'un rapatriement à plus ou moins long terme,
en FRANCE ou en ALLEMAGNE. Ce qui fut effectif je crois en 1967.
J'appris ce départ pour l'ALLEMAGNE 3 ans plus tard, lorsque,
réserviste, je passai le C.I.A. À MAISONS-LAFFITTE, par un
examinateur qui avait participe à ce déménagement.
j'ai garde de ce passage en unité saharienne, loin de tout, le souvenir
d'une époque heureuse, ou gradés et hommes de troupes, vivant ensemble
dans cet univers de sable, étaient très proches les uns des autres,
sans que pour autant la discipline ordinaire et si importante en
pâtisse.
Sergent FRANCOIS COUANON contingent 61 2C.